Digital Detox – Les Accros Digitaux Anonymes

Internet fait de la résistance. 20 millions de la population française reste totalement déconnectée du réseau. Les Digital Outsiders refusent de disposer d’un accès. Les Digital Worried craignent que 2013 ne bascule dans 1984 et que l’on vive le cauchemar de George Orwell, pour le Meilleur Des Mondes même si, au fond, on n’en est pas très loin comme nous l’ont montré les frasques médiatiques de la NSA récemment. Et enfin, il y a les Digital Detox, qui désirent décrocher de cette addiction.

L’état de dépendance est relativement différent selon les individus. Quand certains en sont à la cigarette ou l’alcoholisme mondain, d’autres en sont au shoot de Crystal Meth 10 fois par jour : véritables accros à l’internet, drogués de la souris, du smartphone, ex-ultra connectés à l’affut du moindre spot Wi-Fi, de l’arrivée d’un mail perso ou pro, du plus petit soubresaut de leurs notifications Facebook, Twitter, du moindre SMS, de la moindre manifestation d’internet pour avoir leur dose journalière. Une drogue on vous dit !

Quels qu’ils soient, certains, conscients de leur dépendance aujourd’hui, tentent de se libérer de leur addiction. L’impression de passer à côté de leur vie, la recherche du vrai contact humain et d’expérience réelles, vraies, pousse ces CSP+ à trouver des solutions pour passer des moments privilégiés loin de l’objet de leur addiction et retrouver « le monde réel ». Une véritable cure de désintox dont les marques commencent à s’emparer voyant s’échapper de leurs griffes digitales un cœur de cible à fort pouvoir d’achat.

Dans un monde digital, accompagner ses clients dans un retour (temporaire bien sûr) à la vie réelle devient une véritable tendance. Et si le vrai luxe, c’était la déconnexion ?
Le Four Seasons Resort Costa Rica, Havre de paix d’Amérique Centrale propose à ses clients une journée off. Contre le dépôt du téléphone dans un coffre, un défi leur est lancé et le resort leur remet une brochure d’activités de l’hôtel (Kayak, Danse, Croisière en catamaran) pour qu’ils profitent simplement. Ceux qui réussissent ce défi repartent avec… une coque de Smartphone à l’image de leur activité et au nom de l’hôtel. Presque un jeton ou un t-shirt de sevrage des Alcooliques Anonymes aurait-on envie de dire.

À Pittsburgh, les familles en Digital Detox peuvent prévenir l’hôtel Renaissance de leur arrivée et celui-ci retirera tous les équipements multimédia de leur chambre pour les remplacer par des livres, des jeux de plateau ou des jeux de cartes. Les enfants et parents laissent leurs équipements tablette, smartphones à l’accueil. Une déconnexion digitale pour une reconnexion familiale. Une offre plébiscitée par les clients aux dires de l’hôtel.
Le West Dublin lui, propose carrément un « Detox Survival Kit ». Les outils digitaux sont remisés au coffre et en échange, les clients eux repartent avec une carte de la ville à pieds, des guides d’activités, un jeu de société…

Mais il y a mieux et là, on peut réellement parler de luxe. Au milieu de la mer de Caraïbes, émerge l’île de la déconnexion, dans l’archipel Petit-Saint-Vincent. Ici, ni téléphone, ni télé, ni internet. Retour aux sources total, pas à la bouge mais presque, à partir de 1200 euros la nuit. On passe ses commandes de Mojito et d’œufs à 12 modes différents en hissant un drapeau au sommet de son bungalow.

À la portée de bourses moins fortunées enfin, Amstel installe la Digital Detox dans les bars. Un smartphone enfermé dans un casier prévu à cet effet, une bière Amstel offerte. Un bar de Sao Paolo a mis au point un verre amputé de la moitié de sa base qui ne tient pas tant qu’un smarphone ne le cale pas totalement sur la table. C’est soit la bière, soit le téléphone. Kit-Kat enfin fait dans le gratuit et propose des spots de discussion Wi-Fi-free à Amsterdam. Un espace de liberté où toutes les ondes Wi-Fi sont rejetées. Have a Break, have a deconnection.

Des initiatives timides et bienveillantes certes, mais qui pourraient prendre de l’ampleur avec l’envie grandissante de chacun de retrouver une utilisation raisonnée et surtout contrôlée de ses supports digitaux.

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