Si dans l’horoscope chinois, 2020 est l’année du rat, elle est surtout l’année de nos animaux de compagnie ! Confinements à répétition, télétravail, les français n’ont jamais été aussi proches de leur quadrupèdes et ne lésinent pas sur les moyens pour leur faire plaisir.
D’abord s’occuper d’un animal de compagnie serait bon pour la santé. Déjà en septembre 2019, une étude du journal médical Mayo Clinic Proceedings, montrait que les propriétaires de chiens étaient en meilleure forme cardiaque. Mais ce n’est pas tout ! Avoir une boule de poile à ses côtés favoriserait également une bonne santé mentale. Pour lutter contre l’isolement en 2020, nous bipèdes, sommes nombreux à avoir adopté un animal de compagnie. Selon un sondage réalisé aux Etats-Unis sur 2000 personnes, 10% des plus de 50 ans qui n’avaient pas de chien ou de chat avant les périodes de confinement en ont adopté un (Michigan Medicine, mars 2021). Des recherches ont même mis en avant que travailler aux côtés de son chien améliorerait la productivité et un favoriserait un meilleur équilibre vie pro/ vie perso.
Pour ceux qui n’auraient pas passé le pas de l’adoption, il est possible d’emprunter un chien grâce à l’application Emprunte mon Toutou. Le principe est simple : les propriétaires peuvent confier gratuitement leur fidèle compagnon pour une promenade, quelques heures ou quelques jours à un utilisateur en manque d’affection canine. Y a plus qu’à !
Après les pénuries de papier toilettes, de masque et de gel antibactérien… surprise, ce sont donc les chiens qui viennent à manquer ! Les adoptions ayant augmentées de 30% à 40%, il faut désormais s’inscrire des mois à l’avance sur les listes d’attentes des éleveurs, avoir un rendez-vous chez le vétérinaires revient à essayer d’avoir un rendez-vous chez un bon ophtalmo, et en Grande-Bretagne des chiens ne cessent de se faire enlever.
Plus de temps à choyer nos animaux de compagnie donc ! Et ça s’en ressent sur le marché de la « petfood ». Déjà porteur il est aujourd’hui en plein boom :
- + 3,6 % : l’évolution du CA des aliments pour chiens et chats en GMS en 2020, à 2,08 Mrds €
- + 0,2 % : l’évolution en volume, à 823,2 milliers de tonnes
Source : Nielsen, CAM au 03.01.21, HM +SM + proxi + drive + SDMP.
L’offre se diversifie et monte en gamme. La tendance est au luxe et à l’hédonisme. Par exemple, Sheba entend « faire voyager » via ses bouchées Taste of Tokyo et Taste of Paris, élaborées « pour favoriser un lien fort entre le possesseur et le chat ». Purina (Nestlé) rivalise avec Gourmet Révélations : des pyramides de mousse enrobées de sauce, et présentées dans des barrettes façon Nespresso. « Une technologie brevetée, fruit de dix années de recherche », applaudit sa directrice marketing, Gwendoline Genaux, qui confirme que la dimension émotionnelle compte autant que les promesses de la haute nutrition.
Le premium naturel reste bien doté. S’il est encore petit, à 25 millions d’euros, le segment naturel croît de plus de 10 % chaque année. De quoi ouvrir l’appétit de start-up qui veulent secouer le marché. C’est par exemple le cas de Japhy, qui a levé 7 millions d’euros en octobre 2020 pour développer un service de croquettes pour chiens par abonnement. Ce segment prometteur attire aussi les géants historiques comme Mars (Royal Canin) qui a lancé sa marque dédiée Crave en 2020.
Les marques rivalisent d’efforts pour offrir des recettes sans colorants artificiels ni conservateurs, cuites à la vapeur, produites dans le Loir-et-Cher, et même bio… oui oui … Selon un sondage réalisé à la demande de l’un des principaux industriels du secteur, Mars, qui se partage le marché avec Nestlé et l’espagnol Ultima, 63 % des possesseurs d’animaux attendent la même qualité de nourriture pour leurs boule de poile que pour eux. On trouve aussi de plus en plus de produits à base de CBD, dérivé du chanvre. C’est le cas des friandises de la marque Beaphar, qui influerait de manière positive sur le bien-être de votre chien.
Mais la petfood représentent aussi un gros défi environnemental. C’est pour cette raison que Basile Laigre a fondé la start-up Reglo, qui commercialise depuis juin 2020 des croquettes à partir de protéines d’insectes. On les sait ces dernières ont de nombreuses vertus nutritionnelles. L’élevage de mouches ou de scarabées a également pour avantage d’émettre beaucoup moins de gaz à effet de serre que celui du bétail (bœuf, volaille, porc), et est moins gourmand en eau. « Le marché est extrêmement porteur : nous avons déjà plus 1.500 clients », affirme Basile Laigre. En France, Tomojo et Entoma Petfood sont également positionnés sur ce créneau.
Face à l’offensive des start-up du petfood, les grands groupes ne restent pas les bras croisés. Le géant de l’alimentation, Nestlé Purina, observe de près l’écosystème de ces start-up et les accompagne au sein du programme Unleashed. Le groupe a aussi fait l’acquisition d’acteurs innovants ces dernières années.
Mais la pet care ne s’arrête pas là. Application de santé, de sport, et tenez vous bien … de rencontre, on assiste à une multiplication des services pour animaux de compagnie ! Basée sur MapMyFitness, MapMyDogwalk vous permettra d’analyser vos balades en termes de kilomètres, calories perdues et ainsi faire une liste de différents itinéraires à faire et refaire avec Médor. Après Doctolib, SOS Véto aide à trouver les vétérinaires les plus proches en cas d’urgence. Tindog c’est l’appli de rencontre canine qui permet au maître de se rencontrer via les profiles de leur chiens.. le date à 4 parfait en somme !
Puisque rien ne nous distingue plus de nos compagnons, les grandes maisons de couture proposent aussi des accessoires branchées à l’image de ce panier pour chien à imprimé « barocco » Versace au prix raisonnable de 1045€ ou encore ce sac pour chien Gucci. Même Vestiaire Collective, qui fait de la seconde main de luxe, a créer une catégorie « accessoires pour animaux ».
What’s next ?