Le crowdfunding, un ado qui a bien grandi

Bonjour Nicolas, tu observes et contribues au développement du crowdfunding depuis près de 15 ans ; quel regard portes-tu sur l’explosion de ces nouvelles solutions de financement ? Est-ce toujours une utopie alors qu’il représente plus de 2,5 milliards collectés par an ? Je m’intéresse effectivement depuis très longtemps à ce que je caractérise comme un mariage particulier […]

Bonjour Nicolas, tu observes et contribues au développement du crowdfunding depuis près de 15 ans ; quel regard portes-tu sur l’explosion de ces nouvelles solutions de financement ? Est-ce toujours une utopie alors qu’il représente plus de 2,5 milliards collectés par an ?

Je m’intéresse effectivement depuis très longtemps à ce que je caractérise comme un mariage particulier entre le financement de la création d’un projet ou d’une entreprise et les innombrables perspectives qu’offre Internet. Après avoir accompagné plusieurs dizaines de projets, je suis autant convaincu du potentiel du crowdfunding que de la difficulté et des écueils d’une campagne.

A l’origine, le crowdfunding était perçu comme une utopie.
Il faut rappeler qu’il est né peu après la crise financière de 2007 et la chute de Lehman Brother. Une prise de conscience a alors eu lieu à trois niveaux : l’épargne peut être investie dans des produits douteux voir néfaste pour l’environnement, la montée en puissance des réseaux sociaux et de l’économie collaborative (Blablacar, Ruche qui dit oui, Airbnb) et enfin tout ce qui s’appuyait sur les circuits courts comme Uber. Facebook et les réseaux sociaux gagnaient en importance, on ne mesurait pas encore le potentiel qu’offrait internet de déplacer le centre de gravité de financement;  Il allait permettre de se présentant sans filtre ni intermédoaire devant les internautes. On parlait d’utopie, de financement de micro-projets ou d’effet de mode.

C’est intéressant de mettre en perspective cette période à aujourd’hui où les plateformes de crowdfunding ont “pignon sur rue “. Les dernières études des montants collectés par l’association Financement Participatif France et le cabinet Mazars tablent sur des montants collectés autour de 2,5 milliards collectés. C’est tout une industrie qui a émergé, bousculant jusqu’alors le monopole bancaire. Aujourd’hui, , des dizaines de Fintech se créent par ailleurs chaque année. Ainsi, on est passé de la vision par les acteurs d’en place, d’une utopie non viable, à un système en place où la France est l’un des leaders européens. Plusieurs milliers de projets y sont financés chaque année. Tout n’est pas rose, mais c’est intéressant de prendre du recul et de voir cela. Aujourd’hui, ce sont les banques qui promeuvent le financement participatif et les organismes d’État. De plus, les utilisateurs connaissent beaucoup mieux le fonctionnement du crowdfunding. Une partie importante d’entre eux reviennent régulièrement sur les plateformes pour y financer des projets ou pour porter un projet eux-mêmes.  Les plateformes ont gagné en expertise, en qualité de formation et en modération, elles informent et accompagnent mieux les porteurs de projet. À mesure qu’elles se sont démocratisées, les campagnes de crowdfunding se sont professionnalisées pour devenir de véritables outils de développement entrepreneurial.

En dessous de 20 000 euros, les porteurs de projet peuvent encore réussir à mobiliser leur réseau proche (ce qu’on appelle le « love money ») et un petit cercle de gens intéressés par le sujet ou le service proposé. Au-delà de ce seuil, la réussite de la campagne requiert des compétences plus approfondies (communication Online, marketing digital, mécaniques de « gamification » et de motivation), ainsi que deux autres ingrédients essentiels dont l’importance est parfois sous-estimée : l’énergie et le temps.

 

On est d’accord, le crowdfunding est devenu une alternative concrète et exige en retour une certaine maîtrise de sa communication. Existe-t-il une recette clé de succès ?

Le crowdfunding n’a rien de magique ou systématique. Poster son projet sur une plateforme ne suffit pas, cela demande engagement et préparation car c’est une opération de communication complète. Le porteur de projet doit conquérir sa liberté de créer et d’entreprendre en allant vers son public et son marché. Heureusement, une préparation pertinente et un investissement, même compact, dans la communication sont souvent gages de succès. Le choix de la plateforme, la définition d’un projet concret, clair et concis, l’établissement d’une stratégie digitale, la création de contenus de qualité partageable et la capacité du porteur de projet à rassembler autour de son projet sont déterminants pour la réussite d’une campagne. Elle met à l’épreuve les capacités de mobilisation et d’animation de l’entrepreneur. C’est un test grandeur nature du produit et de l’homme.

 

Y’a-t-il une campagne dont la réussite t’a surpris ?

Autant la préparation peut rassurer sur la suite, mais on n’est jamais sûr qu’une campagne atteindra et dépassera son objectif. C’est toujours un challenge. Je pourrais ainsi citer Demain, le documentaire de Cyril Dion et Mélanie Laurent, dont l’engouement a surpris tout le monde, y compris les membres de la plateforme KissKissBankBank. Autant on pouvait penser que le projet était capable de fédérer, vu le sujet et l’enjeu, autant voir l’intensité de cette vague de dons dès le démarrage de la campagne était une surprise. L’objectif des 200 000 € a ainsi été atteint en à peine 48 h pour atteindre en fin de campagne près de 450 000 €. Aujourd’hui encore, on parle de cette campagne, comme celle qui a permis au crowdfunding de passer un cap.

La page Kisskissbankbank :  https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/demain-le-film

 

Quelle fût ta plus grande peur lors d’une campagne ?

C’était sans doute aussi sur un autre documentaire. Nous étions à 95 % de l’objectif le dernier jour de campagne. Nous avions travaillé d’arrache-pied sur cette campagne depuis des mois et ne pouvions imaginer échouer, si près du but. À court d’idées, nous avons été soulagés qu’une contribution importante d’un partenaire financier arrive et avons même pu dépasser l’objectif du départ.

 

Et si tu devais nous raconter ta plus grande satisfaction ou joie ?

Une campagne fin 2022 : j’ai accompagné une jeune youtubeuse handicapée, qui a mené une campagne pour financer une partie de son documentaire.
La voir réussir sa campagne avec son frère était une grande joie pour moi. Quand tu sais qu’elle n’est quasiment pas capable de bouger un muscle, la voir créer, imaginer, s’engager dans ses projets, c’est très impressionnant.

 

 

La page Kisskissbankbank :  Ma dose d’espoir ✌️? https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ma-dose-d-espoir-documentaire/tabs/comments

 

Quel dernier conseil donnerais-tu ?

Stop à l’improvisation !
Une campagne bien préparée, c’est près de 78 % de chances de réussite sur Ulule en 2022.  Une campagne de financement participatif, c’est un marathon au rythme du sprint. Mais le jeu en vaut la chandelle. N’ayez pas peur de vous entourer d’une équipe, de demander, de faire confiance et surtout de vous faire confiance. On n’a jamais dit que cela serait facile mais vous sortirez grandi de cette expérience avant tout humaine.

 

Le site de Nicolas : https://www.leguideducrowdfunding.com/
Son dernier livre sur Amazon : https://amzn.to/3ILeOxO

 

Les roubignoles, un sujet marketing à part entière

Il y a six ans, Roselyne Bachelot donnait dans une émission TV un conseil beauté aux hommes : se raser les poils pubiens pour que leur sexe paraisse plus grand. Philips utilisait le même argument dans ses publicités pour ses épilateurs pour les hommes. Depuis, les marques ont gagné en subtilité et le marché en […]

Il y a six ans, Roselyne Bachelot donnait dans une émission TV un conseil beauté aux hommes : se raser les poils pubiens pour que leur sexe paraisse plus grand. Philips utilisait le même argument dans ses publicités pour ses épilateurs pour les hommes. Depuis, les marques ont gagné en subtilité et le marché en consommateurs.

Dans son étude de 2023, l’Ifop nous dévoile que les hommes portent un regard sur leur corps et que l’épilation est devenue un incontournable de leur routine de soins. Les poils (en dehors de la barbe) ne sont plus un signe de virilité et l’épilation des zones intimes touchent une majorité d’entre eux. Ainsi, 55% des hommes s’épilent les parties intimes dont 14% intégralement. Si les femmes s’épilent majoritairement pour des raisons esthétiques (55%), les motifs des hommes sont plus multiples et ne peu liées à des pratiques religieuses ou une volonté de ressembler aux acteurs pornos. La première raison est personnelle et concerne  les sensations (53% des épilés), la deuxième est liée au partenaire: améliorer les pratiques sexuelles (50%) et lui faire plaisir(43%).

Et pour s’épiler cette zone extrêmement sensible, il faut être bien équipé ; le rasoir peut se révéler dangereux et les crèmes d’épilation des zones plus classiques non adaptées à des poils particuliers. Certaines marques l’ont bien compris et réussissent à parler aux adeptes de l’épilation et aux nouveaux venus.

Veet, marque experte dans l’épilation des deux sexes a présenté un monde onirique et sensible avec deux boules inséparables qui découvrent des paysages fantastiques et font miroiter des sensations grisantes.

 

Dernière arrivée et plus petite sur ce marché, Cherries a su créer une connivence avec ses communautés avec une sémantique engageante et connivente. P
our découvrir le case study  complet :