TIKTOK et la politique : l’heure de vérité 2.0

Près d’un jeune sur deux (44 % des moins de 35 ans) s’est abstenu lors du premier tour de la Présidentielle. Pour gagner leur attention et leur vote, certains politiques se sont invités sur leurs carrefours d’audience. Nous vous avons déjà présenté twitch https://littlelessconversation.com/twitch-nouvelle-chaine-tv-nest-a-tv/, aujourd’hui, c’est le tour de Tiktok et des finalistes de la présidentielle. […]

Près d’un jeune sur deux (44 % des moins de 35 ans) s’est abstenu lors du premier tour de la Présidentielle. Pour gagner leur attention et leur vote, certains politiques se sont invités sur leurs carrefours d’audience. Nous vous avons déjà présenté twitch https://littlelessconversation.com/twitch-nouvelle-chaine-tv-nest-a-tv/, aujourd’hui, c’est le tour de Tiktok et des finalistes de la présidentielle.

 Tiktok, pour ceux qui n’y vont pas, c’est l’un des rares géant qui n’appartient à aucun Gafa. Lancé en France en juillet 2018, il est devenu un poids lourd en moins de 4 ans avec un principe ultra-simple et ludique. Vous vous filmez sur l’une de vos musiques préférées, chantez, dansez ou faites du playback et publiez cette vidéo marrante.
Les formats se sont diversifiés depuis 2 ans et l’algorithme de Tiktok propose maintenant discours, coulisses et moments privés d’hommes politiques.
L’audience est jeune : si vous avez 25 ans, vous faites partie des papis de la plateforme (vous êtes dans les 25% les plus âgés). Et si vous êtes abonné, comme 20 autres millions de Français, vous y passez 52 mn par jour pour regarder un paquet de vidéos (chaque mois, 5 milliards de vidéos y sont vues en France).

 

Le pionnier et leader, c’est Emmanuel Macron.

Premier à lancer sa chaine en juillet 2000, il a publié sa première vidéo pour féliciter les nouveaux bacheliers. Ses chiffres et performances sont largement supérieurs à tous ses rivaux : il a 2,9 millions d’abonnés soit 15% des abonnés français.
Dans ses vidéos, il est seul et en mode selfie. Souvent en tenue décontractée, il parle depuis son bureau de manière spontanée avec beaucoup de répartie et un petit côté séducteur de sujets facilement conflictuels (vaccination, pass sanitaire) avec des séances questions/réponses. Dans le décor sont souvent présents des codes républicains.

Il commence ses interviews avec une question d’un internaute quelque peu décalée, par exemple « le vaccin nous transforme-il en titan ». Puis il enchaine avec une argumentation très rationnelle et appelle à la responsabilité individuelle.

Seul face aux internautes, il souhaite les persuader sans musique ni artifice du bien fondé de son action. Ensuite, sa communauté se mobilise pour intergir avec lui et lui apporter du reach. Certaines de ces videos fonctionnent bien ; elles multiplient par quatre l’audience et suscitent jusqu’à 100 000 commentaires.

Opportuniste, il glisse régulièrement des allusions à des références culturelles de la génération Z : Mc Fly et Carlito, le manga One Piece…

 

Le challenger, c’est Marine Le Pen

Elle a lancé sa chaine un an plus tard et met les bouchées les doubles pour rattraper son retard. En trois mois, elle publie près de 20 vidéos articulées autour de trois formats (action/rencontre/témoignage) de moins de 30 secondes.

Option1, elle est en action et visite une centrale nucléaire, accompagne une patrouille de Police de nuit ou est cœur d’une foule lors d’un meeting.

Option 2, elle est partage un moment d’émotion avec une personne en particulier. Elle danse un zouk endiablé avec un danseur antillais, chantonne la java bleue avec un accordéoniste sorti d’Amélie Poulain, prend dans ses bras des gens de tout âge qui pleurent de joie ou d’espoir à chaudes larmes, caresse l’un de ses six chats caché dans le sapin de Noël avec la musique de Maria Carey All I want for Christmas… Le seul élément de décor quasi systématique est son garde du corps, un grand chauve baraqué.

Option 3, elle prend la parole pour nous raconter, certaines failles du passé qui sont devenues des forces (elle fait comme nous lors d’un entretien d’embauche). Elle raconte ainsi choc de l’échographie qui dévoilait des jumeaux puis sa fierté en tant que mère d’avoir des enfants (devenus grands) épanouis et respectueux, ses difficultés pour obtenir le bac qui ne l’ont pas empêché de réussir ses études puis sa carrière une fois sa voie trouvée ou son intransigeance contre toutes les formes de discrimination puisqu’elle en a été la première victime à cause de son nom.

C’est ce dernier format qui mobilise le plus sa communauté : certaines videos dépassent les 3 millions de vues et 6 000 commentaires.
Pas question donc de parler de son programme ou de convaincre un électeur, tout est fait pour émouvoir, la rendre sympathique et humaine.

 

 

Pour découvrir ces comptes :

https://www.tiktok.com/@emmanuelmacron?lang=fr
https://www.tiktok.com/@marinelepenofficiel_?lang=fr

 

Le geste artisan, le secret d’une start up de luxe

Interview de Sophie Gachet Directrice Générale de Vaincourt Sans jargon marketing pompeux, Sophie nous dévoile sa vision et son quotidien : innover, impliquer, upcycler, maitriser un process de fabrication méticuleux. Elle raconte l’exigence d’une start up de luxe qui affirme franchement son identité sur le marché des ceintures.   Peux tu présenter Vaincourt ? Cette maison, […]

Interview de Sophie Gachet Directrice Générale de Vaincourt

Sans jargon marketing pompeux, Sophie nous dévoile sa vision et son quotidien : innover, impliquer, upcycler, maitriser un process de fabrication méticuleux. Elle raconte l’exigence d’une start up de luxe qui affirme franchement son identité sur le marché des ceintures.

 

Peux tu présenter Vaincourt ?

Cette maison, a été créée en 2011, par une entrepreneuse de la mode.  Elle a ouvert un magasin près de l’Opéra dédié aux ceintures. Début 2020, de nouveaux actionnaires ont racheté la marque, convaincus de son potentiel et m’ont proposé de rejoindre cette aventure entrepreneuriale avec pour objectif :  faire évoluer le business model qui reposait sur un magasin flagship en ouvrant l’international et accélérant le digital pour communiquer sur la désirabilité de nos modèles.

Nous sommes le pure player de la ceinture de Haute Maroquinerie.

C’est un accessoire de la vie de tous les jours incontournable, pour les femmes et les hommes. Au contraire du luxe s’exprimant par une ceinture statutaire très logotée, nous jouons la carte du style couture et design : nous nous adressons à une cible amatrice de belles pièces avec un branding plus discret. Le Made In France et la fabrication par des artisans talentueux ayant le sens du détail sont des atouts primordiaux. Nous représentons une alternative originale à des marques établies depuis plusieurs générations.

Peux-tu nous parler du geste artisanal, un mot très fort dans vos prises de parole ?

 

Nos ateliers sont situés dans le Limousin et en Normandie. De nombreuses finitions sont le signe d’une maîtrise du geste imparable. Le gainage de nos boucles de ceintures est absolument parfait et régulier, la teinture sur tranche est douce et ne déborde pas sur la doublure (plusieurs passages successifs sont nécessaires, cela prend du temps). Un autre geste de haute maroquinerie, c’est le filetage : nous soulignons la piqûre d’un filet qui vient parachever le bel ouvrage, simplement par amour du beau et de la tradition.

Les marques avec une approche plus industrielle et de plus grandes séries n’ont pas ce geste manuel. Nous tenons à préserver ces gestes manuels et cette notion de sensualité et de chaleur.

Vous êtes sensibles aux gestes et aux matières naturelles pour fabriquer des ceintures de luxe. Comment passe-ton à l’étape d’après : imaginer les collections ?

On travaille sur des corsets. L’élégance ne consiste pas seulement à porter la dernière robe à la mode, c’est savoir accessoiriser sa tenue. La durabilité et le respect de l’environnement sont clés dans notre vision. On peut limiter la surconsommation en ayant dans son dressing une robe qui peut avoir 5 ou 10 ans que l’on va réveiller avec une ceinture complètement originale et nos ceintures sont là pour ça. Elles sont très durables.

 

Vous êtes sensibles aux gestes et aux matières naturelles pour fabriquer des ceintures de luxe. Comment passe-ton à l’étape d’après : imaginer les collections ?

Les designers qui ont l’habitude de collaborer avec notre maison connaissent les valeurs de notre marque : élégance, pureté, courbes. Ils connaissent l’importance des formes et savent souligner la taille des femmes. Ils conçoivent ainsi nos corsets, ADN de la marque.

Dans l’univers de la mode et du luxe, il faut encourager et stimuler la création débridée : donner un cadre et laisser la créativité s’exprimer. Si nous-même, nous sommes surpris, nous pouvons surprendre agréablement nos clients. Nous souhaitons proposer une collection variée, de la ceinture fine aux corsets, des boucles qui s’effacent aux plus étonnantes…

 

 

 

Comment sélectionnez-vous les matières ?

Parfois, nous travaillons directement avec les fabricants des matières.
Par exemple, une jeune équipe d’ingénieurs lyonnais fabrique pour nous du cuir marin  en peau de saumon.  Nous obtenons ainsi un look avec des écailles sans exploiter des espèces protégées comme le crocodile ou le serpent. Le saumon étant déjà utilisé en alimentation et sa peau destinée à être brûlée, nous protégeons l’atmosphère !
Ces cuirs marins sont tannés et colorés de manière végétale. Nous sommes fiers d’être la première marque à lancer des ceintures en peau de saumon.

Lancées il y a quelques mois, ces ceintures font déjà partie de nos best-sellers au Bon Marché. Nos clients exigent un chic respectueux de l’environnement.

L’ensemble de nos doublures sont tannées avec des matières végétales. Notre tannerie italienne est la première avoir obtenu la norme Iso sur l’utilisation de l’eau notamment. Tanné et travaillé localement, notre cuir n’a pas traversé les océans.

De même pour nos packagings : ils sont fabriqués en Ile de France avec du papier issu de forêts responsables. Ronds et ludiques, on a envie de les conserver.

La plupart de nos boucles sont en laiton, ce qui les rend qualitatives et durables. Elles proviennent d’ateliers français ou italiens.

 

 

 

Y a-t-il un produit vedette ?

C’est la Délicieuse, cette ceinture s’inspire de l’infini. Elle se porte sur un pull, une chemise ou une robe. Elle est appréciée de toutes les clientèles et on ne la trouve nulle part ailleurs.
… chaque ceinture illustre un trait de caractère féminin !  Captivante, Céleste…

 

 

France, Amérique, Asie, devez-vous élaborer des stratégies spécifiques selon ces marchés ?

Nous avons plutôt développé une approche globale qui met en valeur les directeurs de magasins qui ont à cœur d’offrir à leurs client un conseil avisé. Ces personnes sont capables de verbaliser en quoi nos ceintures sont uniques, artisanales, luxueuses et agréables à porter. Ils connaissent leurs clients et savent agir comme de véritables fashion advisers.

 

Comment le retail et le digital cohabitent-ils ?

Comme partout !  J’ai la conviction que l’un ne fonctionne pas sans l’autre.
Nous sommes fiers d’être sur la plate-forme de Neiman Marcus aux États-Unis et savons optimiser nos ressources pour créer du contenu original et pertinent.

 

Quels rôles ont les réseaux sociaux ?

Sur les Réseaux sociaux, Instagram est notre priorité. Nous y diffusons notre ADN, le design, la qualité, le Made in France. C’est l’opportunité de présenter les gestes artisans en détail, ou d’expliquer comment réveiller sa petite robe noire avec un beau corset.
Nous aimons engager notre communauté : pendant le confinement, nous avons fait travailler notre communauté sur la ceinture idéale. En fédérant leurs souhaits, nous avons co-créé la Captivante, ceinture no gender qui fait partie de nos 3 best-sellers.

 

Quel a été le process de co-création ?

Nous avons lancé un questionnaire avec plusieurs questions fermées sur les composantes d’une ceinture : largeur, dessin de la boucle, type de cuir, finitions et détails de la lanière. Puis nous avons fait une deuxième série avec de dessins. L’engagement et l’enthousiasme de notre communauté ont été très forts et nous avons rapidement lancé ce modèle, à la fois luxueux et cool.

 

Venant d’un grand groupe de luxe, qu’est-ce que cette aventure a changé dans ta manière de travailler ?

Dans une grande maison de maroquinerie, j’ai appris les fondamentaux du luxe artisanal et de son rayonnement international ainsi qu’une certaine forme de rigueur et d’organisation. Dans une start up, il fait mettre cela en musique.
Je me sens maintenant une véritable ambassadrice de ma marque et j’ai réussi à aligner mes valeurs à mes missions: goût pour le beau, transparence, franchise, soutien au Made in France, respect de l’environnement. Le plaisir au travail et l’esprit d’équipe sont également des moteurs : les décisions sont horizontales et les frontières entre le job d’une Directrice Générale, d’une Community Manager ou d’une Responsable Commerciale peuvent se mélanger. Cet état d’esprit doit être perçu à l’extérieur et peut vous aider par exemple à recruter un agent commercial que vous n’avez jamais vu à cause du confinement et l’aider à décliner nos valeurs dans son réseau

 

Pourrais-tu nous décrire les enjeux de demain ?

2020 fut l’année du renouveau et des solutions immédiates pour faire face à la crise sanitaire.
2021, nous a permis de consolider et réécrire les fondements de la marque, l’ouvrir à l’international et reconstituer le réseau France. Nous avons également posé les bases du digital.

Nous visons aujourd’hui de nouveaux marchés : Moyen-Orient, Europe, Asie.
Nous voulons être fidèle à notre promesse : proposer à notre clientèle des produits inventifs et désirables.
…cela, sur fond de respect de l’environnement. Nos ceintures sont durables, elles traversent les modes. Elles vont permettre de donner une nouvelle vie à votre dressing, la petite robe noire, le jean favori….

Site de Vaincourt :  https://www.vaincourt.com/
Instagram : https://www.instagram.com/vaincourt_paris/

 

 

 

Gagner la bataille de l’attention

Si les spécialistes des neuro-sciences nous expliquent que chaque jour, nous sommes confrontés à plus de 2 000 marques et 15 stimuli publicitaires (en plus des pubs, logos, placements produits, devantures…) ce qui rend la bataille de l’attention incertaine, certains non experts de la com comme ce boucher ont trouvé une réponse très pragmatique.

Si les spécialistes des neuro-sciences nous expliquent que chaque jour, nous sommes confrontés à plus de 2 000 marques et 15 stimuli publicitaires (en plus des pubs, logos, placements produits, devantures…) ce qui rend la bataille de l’attention incertaine, certains non experts de la com comme ce boucher ont trouvé une réponse très pragmatique.

QR Code : un succès en 5 vagues

Le QR Code vous accompagne toutes vos sorties ; la pandémie lui a offert une seconde jeunesse. Retour sur ses évolutions, ses usages marketing et son futur. Tout commence dans usine japonaise adepte du « kanban », un principe de gestion en flux tendu où chaque composant doit être livré juste à temps. Comme les ouvriers passent trop […]

Le QR Code vous accompagne toutes vos sorties ; la pandémie lui a offert une seconde jeunesse. Retour sur ses évolutions, ses usages marketing et son futur.

Tout commence dans usine japonaise adepte du « kanban », un principe de gestion en flux tendu où chaque composant doit être livré juste à temps. Comme les ouvriers passent trop de temps à scanner les codes barre pour choisir le bon composant parmi plusieurs dizaines de milliers, un ingénieur Masahiro Hara s’inspire du jeu de go et passe d’un système uniquement horizontal (code barre) à un système en deux dimensions pour démultiplier l’intégration de données. Il complète son idée en lui ajoutant 3 carrés noirs sur les côtés pour repérer le sens du code.

Jugée trop innovante, sa proposition est refusée par sa direction et Masahiro Hara la propose vers d’autres industriels qui vont l’adopter pour diverses utilisations industrielles. Le QR code commence ainsi par une vaguelette.

La seconde vague commence à toucher au Japon le grand public avec la crise de la vache folle qui pousse les distributeurs à donner des informations sur la traçabilité de leurs viandes. Le PMU japonais embraye le pas et le met sur ses tickets de paiement.

La troisième vague arrive au milieu des années 2000 avec l’apparition des smartphones qui permettent d’être conduit vers un site Internet, une vidéo ou un bon de réduction.

La quatrième vague, très asiatique, est connectée aux systèmes de paiement de Wechat, Alibaba ou Paytm (solution de paiement indienne) permet de régler directement l’essentiel des dépenses du quotidien, supermarché, taxi, restaurant… A Shanghai, certains SDF font ainsi la manche en affichant leur QR code WeChatPay.

La cinquième vague, celle de la pandémie l’a définitivement installé dans nos vies et certaines marques en profitent de manière astucieuse avec :

-du contenu enrichi comme la marque de lait Lactel qui vous conduit
vers une vidéo présentant son engagement environnemental

-une expérience immersive lors d’un spot TV :
la Camif a proposé aux téléspectateurs de scanner avec leur téléphone
un QR Code affiché à l’écran pour projeter en réalité augmentée
le produit présenté dans le spot

-de la connivence avec ses consommateurs comme Victoria Secret

-une expérience phygitale comme Lancôme qui propose en magasin
une expérience par QR code pour être redirigé vers une plateforme
en ligne pour essayer virtuellement du maquillage

 

 

 

 

 

La sixième vague va arriver vite et sera médicale : un laboratoire danois travaille sur des médicaments avec des QR comestibles. L’avantage est double, le patient a l’assurance qu’il ne s’est pas trompé de traitement et que le médicament n’est pas contrefait. Mieux encore, ce laboratoire a réussi à imprimer des vignettes QR Code avec une encre dédiée contenant des doses exactes de CBD et de THC. Masahiro Hara quant à lui, n’a pas dit son dernier mot. Il travaille sur l’élaboration d’un QR Code qui serait porté en collier, contiendrait les données médicales essentielles pour qu’un médecin ai accès en un éclair un bilan de santé. Autre chantier qu’il mène en parallèle : un QR Code en couleurs pour activer des secours en cas de catastrophe naturelle qui aurait coupé toute connexion internet ou de téléphone.

Delage : le retour du luxe automobile à la française ?

Ou comment une marque renait de ces cendres 70 ans après sa fin et se relance sur un segment fermé aux Français. Lorsque qu’une marque revient sur un marché après un longue absence, elle bénéficie auprès de sa cible d’une affection nostalgique et le souvenir profond de l’avoir possédé ou vu. Les Tanns sont ainsi […]

Ou comment une marque renait de ces cendres 70 ans après sa fin et se relance sur un segment fermé aux Français.

Lorsque qu’une marque revient sur un marché après un longue absence, elle bénéficie auprès de sa cible d’une affection nostalgique et le souvenir profond de l’avoir possédé ou vu. Les Tanns sont ainsi redevenus incontournables dans les cours de récréation et qu’on a revu dans les rues des alpines ou des Solex.

Une autre marque automobile prépare pour son grand retour cette année. Il s’agit de Delage et ça nous intéresse car peu d’entre nous en ont conduit ou vu, la marque ayant disparue en 1953. Positionnée ultra-luxe, cette Delage a eu son heure de gloire dans les années 20 et 30. Ses modèles battaient des records de vitesse, gagnaient des grands prix et on trouvait au volant le gratin culturel et show business des années folles (Henry Miller, Mistinguett ou Joséphine Baker). La marque incarnait l’insouciance et la joie de vivre de l’époque ainsi qu’un subtil mélange d’élégance française et de performance.

Depuis sa disparition, elle survit par l’intermédiaire d’un club de fans qui perpétuent le souvenir de ce raffinement technique auprès des fans de Oldtimers et assurer aux propriétaires de Delage un soutien logistique.

Ce sommeil se finit lorsque Laurent Tapie, le fils d’un célèbre repreneur d’entreprises, négocie les droits de cette marque avec un projet bien avancé pour la relancer sur un marché de niche : l’hyper car.

Ce marché regroupe les voitures de sport qui réalisent des performances sportives extraordinaires (vitesse de pointe de plus de 300 km/h, chrono pour le 0 à 100 km/h de moins de 3 secondes…) et même s’il ne représente que 1% du marché automobile global, ses 12 milliards d’Euros de CA annuels et des prévisions de croissance élevées attirent les convoitises de marques reconnues (Austin Martin, Bugatti, Ferrari…).

La réussite la plus éclatante est la Veyron de Bugatti avec 300 exemplaires commercialisés) qui est donc devenu le sparing partner de la nouvelle Delage.

Comme La Veyron, la Delage a une motorisation 12 cyclindres qui lui permet de respecter l’esprit du créateur et le nom des modèles :

-Louis Delâge rêvait de mettre au point un modèle 12 cylindres
-il nommait ses modèles D6, D8 selon le nombre de leurs cylindres ; la nouvelle voiture se nomme ainsi D12.

`Le parti-pris de la D12 est celui de la performance et de la sensation sportive. Et pour en faire selon Laurent Tapie « la voiture homologuée sur route la plus proche d’une voiture de Formule 1 », tous les détails comptent : le design est celui d’un avion de chasse, le siège et le volant sont moulés sur mesure, la place passager n’est pas à coté mais derrière le pilote, le cockpit s’ouvre sans porte, le chrono pour le 0 à 100 km/h est de 2,6s…

Pour légitimer cette promesse de performance et sensation Jacques Villeneuve est venu appuyer l’équipe technique. Cet ancien pilote est l’un des rares à avoir été sacré sur les circuits de Formule 1 et les circuits américains (500 miles d’Indianapolis) ce qui octroie à la marque une reconnaissance dans toutes les zones clés commerciales (Europe, États Unis, Asie).

Pour finir, un dernier chiffre, son prix 2 millions d’€, pile poil dans la fourchette de cette catégorie même si cela représente tout de même un millier de Clios.

Les liens de la marque :
https://www.delage-automobiles.com/
https://www.instagram.com/delageofficiel/?hl=fr